EXPOSITION de Maïla à MARSEILLE

je vois derrière les masques
c'est comme ça
et croyez-moi que ça ne m'amuse pas
je préférerais de loin me laisser berner
être dupe
rire du trait d'esprit

mais non
je vois l'ombre et l'éclat
j'y suis branché comme qui dirait
c'est ainsi je n'y veux rien
certains ne voient que les fils d'ors et les ivoires
voilà moi je bois à la source noire
aucune comédie ne tient bien longtemps
je les fracasse à grands coups de regard
je distribue de grandioses soufflets d'iris 

et se dressent devant moi tout les masques du monde
très bien je fais face, l’œil rond et sec

mais ils dansent devant moi 
les masques des mondes
j'ai beau plisser, froncer
je ne suis plus très sûr
tout revient sur le même plan
l'ombre et l'éclat se tournent autour
ils s'amusent de mon air fat
ils s'enroulent autour de moi
je les sens, ils rentrent dans mon œil
que faire? je cligne, je larmoie
je mouche, je retrousse 

je ne suis plus très sûr
et ce drôle de hoquet
qui ne me laisse plus penser